Le Business Intelligence en Tunisie: Des ingénieurs qui innovent

Intelligence Economique et  Business Intelligence: définition

Collecter , organiser et structurer l'information stratégique  d'une entreprise sont des procédures indispensables aux développement et à la croissance de toute activité économique.


L’intelligence économique est l'opération de collecter de traiter d'analyse et de diffuser de l'information utile aux acteurs économiques et aux décideurs dans l'objectif de fournir une vision globale et stratégique de la société.

L'intelligence économique est souvent liées à l'innovation technologique et aux outils d'aide à la décision. D'où l’existence de l’informatique décisionnelle ou le Business Intelligence.

Le Business Intelligence est toute technologie ou outils et processus permettant aux entreprises de collecter, consolider, modéliser et restituer les données, matérielles ou immatérielles, en vue d'offrir une aide à la décision et de permettre à un décideur d’avoir une vue d’ensemble de l’activité traitée.


A quoi sert l’Intelligence Economique?

Face aux  défis de la mondialisation, la multiplication de la masse de l'information et la vitesse de sa circulation, et les crises et problèmes économiques aléatoires que personne ne peut prédire dans être informé, les entreprises sont entrain d'évoluer dans un environnement complexe et difficile à contrôler. Ainsi, l’intelligence économique se présente comme un outil efficace au service des décideurs qui veulent se protéger contre les aléas du marché et aussi qui veulent avoir une vision stratégique sur l'ensemble des activités de leur entreprise et du marché d'un façon générale.

L'intelligence économique sert à accomplir plusieurs objectifs à la fois:




Prévoir et anticiper le future :

 Compte tenu d'un environnement économique instable, une stratégie d’intelligence économique facilite l'anticipation des évolutions du marché et garanti que la société puisse avoir tous les outils qui vont permettre sont adaptation face à des surprises et une déstabilisation par des changement non prévus en amont.

Pouvoir identifier les vulnérabilités dans l'ensemble des activités de l'entreprise permet de prendre conscience des risques encourus et facilite la mise en place d'une politique globale de sécurité et de prévention contre tous les imprévus.


Connaître les autres

Parmi les activités qui font partie d'une stratégie d'intelligence économique et la recherche de renseignements et d'informations détaillées sur le marché, les concurrents, les fournisseurs, les sous-traitants..etc
Connaitre les autres facilite les interactions et la prise de décisions par rapports à des politiques de tarification sur le long terme ou le court terme. Ca permet aussi la flexibilité de réagir face à des changements  majeurs sur le marché, comme les baisses des prix de vente ou l'augmentation des charges de sous-traitances..




 Nous pouvons simplifier ce concept en quelques termes. La Business Intelligence permet de:


Analyse le besoin et définir le plan d'action  :

Connaitre les besoin du décideur est le premier pas vers l'amélioration des solutions. Il est important de définir tout besoin en information, et d'avoir une idée claire sur les opportunités et les risques liées à cette information. Il s'agit d'une première étape dans la définition d'une stratégie d'intelligence économique.

Reformuler et bien détailler ces besoins font partie d'une étape qui a pour objectif la clarification et le cadrage des attentes exprimés par le décideur.

Chaque attente doit toujours être effectuée dans un objectif précis, on ne peut jamais tout vouloir savoir sur un sujet !



Rassembler, collecter et structurer l'ensemble de l'information disponible : 

Après la définition des besoins, des attentes et des objectif de notre stratégie d'intelligence économique, l'étape suivante consiste à faire un recensement des sources de l'information disponibles et de lister les données qui peuvent être exploitées.
La collecte de ces données fait partie de la démarche définie dans cette partie, il s'agit de mettre en place des dispositifs logiciels qui vont permettre la collecte et la centralisation des données dans un entrepôt de données ou dans un espace centralisé ce qui va faciliter par la suite l'organisation ,le nettoyage , l'élimination de redondances et la structuration de l'ensemble de ces données.



Traiter et analyse  :

Le fait d'avoir des données stockées quelque part dans l’entreprise, n'est qu'une perte de toute valeur ajoutée.
Ces données recueillies et stockées doivent être traitées. Le traitement consiste à les structurer encore plus, à les hiérarchiser, à les synthétiser et à les mettre sous forme agrégées selon le besoin défini au départ.
 Ainsi, ce traitement et va permettre à s'assurer de la fiabilité de ces données, car le traitement va se baser sur des règles de gestion et sur des normes de qualités qui vont garantir que les informations traitées sont conformes à certaines exigences de qualité.

L'étape la plus importante maintenant est l'analyse.
Analyser une grande quantité de données n'est pas une tâche simple. Il s'agit d'un travail de synthèse et exige l'analyste d'avoir une vision globale de l'activité de la société et une expertise approfondie du domaine.

L'analyste sera le responsable des conclusions et des analyses réalisées sur la base des données de la société. Son rôle est principalement d'apporter des connaissances et des expertises sur les problématiques de la sociétés et de mettre en place des éléments de réponses aux questions et aux attentes des décideurs. Son rôle majeur et de faciliter la procédure de prise de décisions qui sera désormais basée sur des arguments tangibles et logiques.




Diffuser et exploiter  :

Faire des analyses et rédiger des rapports de synthèse ne suffit pas, Il faut mettre en place un circuit de diffusion efficace pour que les bonnes personnes soient au courant au bon moment.
Ainsi, il est important que le passage de l'information de l'étape analyse et synthèse vers les décideur soit bien étudié.
Minimiser les contraintes sur la diffusion et accélérer la montée des informations aux décideurs sont l'objectifs ultimes de cette étape. Mais il ne faut pas oublier que la sécurité et la confidentialités sont aussi très important. Il faut s'assurer que les rapports de synthèse sur les données soient protégés et sécurisés car le contenu de ces rapports peut avoir souvent des informations clés sur l'activités de l’entreprise, comme des chiffres financiers, des contracts en cours de prospection, des informations sur les bénéfices...etc

Le dernire point est maintenant l'exploitation et la prise de décision. En se basant sur l'ensemble des indicateurs et des analyses faites par les experts et analysetes, les décideurs ont désormais tous les éléments stratégiques qui vont leur permettre de prendre les bonnes décisions au bon moment.




BI en Tunisie: des jeunes ingénieurs qui innovent
L'activité de Business Intelligence n'est pas une nouveauté pour les entreprises technologiques en Tunisie.
De nombreuses sociétés se sont lancées dans ce domaines depuis des années. Ces entreprises crées et gérées par des compétences Tunisiennes ont une présence importante sur le marché mondial, en ayant plusieurs partenariats avec des éditeurs de solutions BI de renommées.
Une des réussites Tunisiennes est une jeunes société de Business Intelligence, BiWare Consulting, que nous présentons à travers un entretien avec son directeur associé.


BiWare Consulting

Une société de services et de conseil fondée en 2011, quelques mois après la révolution du Jasmin.
un pari très courageux durant une situation politique, économique et sociale très sensible qui impactait le pays en entier et qui rendait toute initiative économique un investissement risqué.





Présentez vous (diplomes et études, expérience pro..)

Mohamed Amine Boussarsar, ingénieur de formation, diplômé de l'école Nationale d'Ingénieurs de Tunis ENIT. j'ai fait par la suite un master entre Versailles et Paris 6.
J'ai fait une seule expérience professionnelle après mon retour en Tunisie dans une société de services internationale. avant de décider avec un collègue d'entamer une aventure entrepreneuriale en Tunisie dans un domaine qui a plusieurs appellations, à savoir la Business intelligence ou l’intelligence
économique.

mon expérience dans ce domaine était un mélange et répartie entre la Tunisie, la France et l’Angleterre.
cette expérience m'a donnée l'opportunité de voir plusieurs secteurs et différents types de clients et de challenges.



L'idée de se lancer en Tunisie

l'idée était là depuis un bon moment. Il fallait que certaines conditions favorables soient présentes pour que la décision de se lancer soit la bonne décision à prendre.
La société a été lancée par deux ingénieurs Tunisiens qui ont travaillé dans le domaine du Business Intelligence depuis des années et qui ont acquis un ensemble de compétences complémentaires, ce qui a rendu la réussite de ce projet un résultat évident.
J'insiste toujours sur ce point de complémentarité et de synergie des binômes. L'idée qu'il existe un seul "superman" qui peut répondre à toutes les questions et qui peut tout faire n'est plus d'actualité.


Dans le temps, au début des années 2000, le domaine de l'intelligence économique  en Tunisie et en Afrique était jeune et pas encore assez mature.
Entre l'idée et la réalisation, nous avons passé 2 à 3 ans pour concrétiser le projet et le mettre sur ces pied.

La décision d'ouvrir le projet était avant la révolution, mais le démarrage réel était exactement le 17 janvier 2011.

Dans ce contexte,  c'était vraiment le bon moment pour nous de créer une structure Tunisienne et c'était à notre avis la meilleure contribution à faire.


Avoir une expérience professionnelle est une condition nécessaire pour se lancer dans ce domaine?

Il n'existe pas de formule magique réellement.  Faire une expérience professionnelle ou  prendre le diplôme et se lancer directement dans un projet ne constituent pas toujours les bon chemin à prendre.

Dans notre domaine l'expérience est importante pour faciliter la première entrée sur le marché, Il est important de faire des contacts et d'établir une réputation qui accélérera l'évolution de l'entreprise.


Pourquoi ce domaine

Le choix du domaine n'était pas au hasard. Il y a deux éléments majeurs:

Le premier c'est les circonstances qui amène à ce que tu te trouve dans , qui te guide à découvrir ce domaine.

Le deuxième facteur était le domaine d'études qui m'a offert l'opportunité de s'approcher de la business intelligence et j'ai toute de suite su que c'est l'avenir et que c'est là où l'opportunité réside.

Ce n'était pas l'informatique et la technologie uniquement, c'était un moyen de voir plusieurs problématiques et d'avoir une relation directe avec les décideurs

les secteurs que vous visez 

Simplement, il s'agit de tous les secteurs qui ont une quantité d'information abondante et qui veulent en tirer profit. Actuellement c'est les opérateurs de télécommunication, les banques et les chaines de la grande distribution qui font des investissement pour mettre en place des systèmes d'intelligence économique. Ces secteurs sont assez matures  pour comprendre l'avantage de ce genre de technologie.

Aujourd'hui la données est partout, on ne peut pas se limiter à un champs d'action réduit. Tout le monde dispose de l'information sur plusieurs format, même l'épicier du coin dispose des facteurs et son petit carnet de vente par facilité et il peut profiter d'un système d'information simplifié pour gérer ces financer et suivre ses activités au quotidien.


les administration publique peuvent elles tirer profit de ces technologie?

L'accès à l'innovation du Business Intelligence n'est plus restreint aux grands groupes privés. l’administration et les institutions publiques ont droit à avoir un système d'information à la pointe de l'innovation et à mettre en place des

La contrainte ici est une contrainte structurelle et budgétaire pour le secteur publique. Ce n'est pas la nature de la technologie qui empêche mais il s'agit par exemple de restrictions ou des conditions d'entrées pour notre type de sociétés. Et encore, le secteur publique en Tunisie n'est pas de même nature que le secteur publique au Maroc ou en France.

Mais ça n'a rien à voir de la question s'il ont besoin de cette technologie ou pas.



Vos activités en Afrique

Je souhaite rappeler comme toujours que la Tunisie est en Afrique, beaucoup de personnes sont déconnecté de cette réalité géographique et historique importante.

Est ce que c'était un choix pour nous de prendre un risque et d'aller mettre en place des projet de Business Intelligence chez des clients Africains? Non je pense que c'était le contexte qui imposait ça.
Une jeune société en Tunisie qui se lance, elle a intérêt à avoir des projets en Tunisie mais aussi à développer un axe offshore .

Le marché européen est déjà quasiment saturé, avec la présence des enseignes internationales qui ont des antennes presque partout et un réseau fort de contacts et de partenaires.

Ce qui rend la  proximité de la destination Afrique l'option la plus évidente.Il s'agit des voisins Algériens et Marocains qui étaient et qui sont encore notre premier cible.Après il y a l'Afrique de l'ouest qui est un marché à très fort potentiel .

La contrainte avec ce marché était le coup de prospection pour assurer l'accès à ces clients demandeurs de la technologie et du savoir faire en terme d'intelligence économique. Notre choix était de s'associer avec un éditeur international de solution de Business intelligence. Nous avons construit ensemble un modèle qui nous permettait de proposer ensemble des solutions logicielles et aussi des services et du savoir faire combinés.

Notre expérience et le travail énorme réalisé par le coté commercial ont assuré que nous seront favorisés sur certains dossier et la compétence de notre équipe commercial à garanti que nous seront la société qui coffrera ces expertises dans l'intelligence économique à des partenaires africains.

 Le marché Africain est immense, il existe des clients et des partenaires qui consacrent à ce type de projet des investissements énormes et très loin de ce que nous pouvons avoir ici en Tunisie.

C'est vrai que le cycle de vente est long, qu'il existe des contraintes qui rendent la mise en place des projets avec des partenaires africain une mission difficile, mais le terrain est ouvert et il faut foncer et jouer le jeu.


Est ce qu'il y a des facilités ou des contraintes posées par les institutions publiques en Tunisie afin de faciliter l'accès à ce marché de proximité qui est l'Afrique?

Pour être très clair, les sociétés qui travaillent dans notre domaines trouvent des difficultés à opérer avec les structures publiques et les administration. S'il existe des facilités, on n'est pas informé de ça, et même l'accès à ces services n'est pas facile.
La procédure nous parait compliquées, c'est aussi pour cette raison que nous préférons faire les choses en solo.

Peut être qu'il s'agit aussi de la confiance qui n'est pas bien établie entre les sociétés privées et les administration qui ont la vocation d'encourager et de faciliter l'accès des investisseurs Tunisiens aux marchés offshore.

Le jours où cette confiance est là, nous ne raterons jamais l'opportunité de participer à des appels d'offres ou à des événements de rencontrer organisés par ces services publiques.




Présence sur le marché Tunisien

Si une société de services veut survire et croître, avoir des activités uniquement sur le marché Tunisien n'est pas la bonne stratégie à faire. Le marché Tunisien pour nous n'est pas "un marché" qui permet à avoir un flux d'activités consistants. C'est un premier palier sur certain comptes pour déployer ce que tu sais faire, mais aussi c'est un moyen pour chercher autre chose. Ce n'est pas suffisant pour une start-up ou une société dans le domaine de Business Intelligence pour travailler. Mais pour d'autres activités, ça peut être différent.

Les contraintes du marché Tunisien: budget ou compréhension du besoin?

La compréhension de l'importance de l'intelligence économique n'est pas une contrainte en Tunisie. Nous avons des clients qui savent très bien l'utilité et l'importance de ce que rapporte la technologie du Business Intelligence en terme de valeur ajoutée et d'outils d'aide à la décision.
Les obstacles sont principalement budgétaires, mais aussi les procédures d'externalisation des besoins et de la mise en place des modèles de partenariats qui mettent à l'aise toutes les parties pour produire et réussir ce type de projet stratégiques.




les jeunes ingénieurs en Tunisie: potentiels non-exploité

Nous travaillons avec une équipe constituée de 100% des ingénieurs Tunisiens, et  qui sont diplômés des écoles Tunisiennes. Principalement nous avons des consultants qui sortent de l'école de Statistique et de l'analyse de l'information de Tunis, nous avons aussi des informaticiens de l'ENIT et de l'école polytechnique de Tunisie et même d'autres facultés de sciences de Tunisie.

J'ai constaté que nous avons perdu l'empreinte de l'école, la touche unique que donne l'école aux ingénieurs. Maintenant il ne suffit pas de regarder le nom de l'école ou la spécialité dans le diplôme uniquement pour avoir une sorte de garantie sur les profils et la formation, mais de voir la personne elle même et à évaluer ces capacités d'analyse et de résolution de problèmes.

La formation est devenu ordinaire et répliquée dans plusieurs institutions, qui fait que le diplôme n'est plus un facteur d'assurance sur la qualité de la force de travail et le potentiel d'intelligence chez le diplômé.

Nous avons changé de politique de recrutement. Avant il suffit d'avoir un partenariat avec une école pour garantir que chaque année tu auras 3 ou 4 ingénieurs qui ont une bonne formation, et presque le même profil et compétences qui coïncident  avec le besoin du marché de travail. Aujourd'hui ce n'est plus le cas, le recrutement est devenu un processus individualisé et nous traitons chaque profil selon son potentiel et ces capacités .


Finalement...

L'intelligence économique est un domaine très important, il ne s'agit plus d'un luxe, c'est une obligation pour toute société qui désire maitriser son ensemble d'activités et qui cherche à avoir les outils nécessaire pour une bonne prise de décision stratégique.


Wajdi Ben Saad
Statisticien, Analyse de données
Expert en Business Intelligence.





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