Economie Tunisienne: Etat des lieux
Introduction
la Tunisie vivait une situation économique très difficile depuis une période de 5 ans, chaque fois qu’on croit toucher le fond, les choses empirent davantage.
Un dinar en chute libre, des exportations en recul et des investissements qui n'avancent plus : c'est le constat global établi depuis 2011.
Nous allons essayer dans cet article de détailler quelques chiffres clés afin de donner une image plus consistante et plus claire sur l’état des lieux de l'économie Tunisienne.
Le PIB
Quelques années avant la résolution du Jasmin, la croissance du PIB évoluait avec un taux qui se situait autour de 5% par an,
Ce taux étant positif, n'était pas suffisant pour pousser la création d'emploi et pour répartir des plans développements équitablement sur toutes les régions du pays.
Il y a quelques jours, l'institut national de statistique vient d'annoncer un taux de croissance de 1.4% pour le deuxième semestre de l'année 2016, 5 ans après le déclenchement de la révolution qui était un résultats du chômage, pauvreté, déséquilibre sociale et régional...etc
L'INS affirme dans son communiqué sur le taux de croissance qu'il s'agit d'une évolution positive par rapport au chiffre réalisé durant la même période de l'année 2015 qui était de l'ordre de 1.2%.
Avec l'état actuel de l'économie, ces chiffres ne sont pas suffisants pour assurer la création de l'emploi, l’amélioration du niveau de vie des Tunisiens, le développement des indicateurs économique de base et l'évolution de l'économie tunisienne vers un autre palier.
L'analyse publiée par la banque mondiale sur l'économie Tunisienne a mentionné que Les tensions sociales qui ont marqué la première moitié de 2015, ainsi que les effets combinés de trois attentats terroristes dramatiques, ont été les principaux moteurs de la performance économique de la Tunisie en 2015. La croissance du PIB n’a atteint que 0,8 % grâce à de bons résultats dans la production agricole (+9,2 %), en particulier la production d’olives, tandis que la plupart des autres secteurs de l’économie ont reculé ou stagné.
L'emploi
Nous nous référons aux déclaration de l'INS sur les taux de chômage et le nombre de population active récents.
Selon les résultats de l’Enquête nationale sur la population et l’emploi, durant le deuxième trimestre de l'année 2016, nous avons enregistré un taux de chômage de l'ordre de 12.2% du total de la population active (3.038.2 00), avec 629.600 chômeurs. Ainsi le taux de chômage s’établit à 15.6% contre 15.4% au premier trimestre, .
Le taux de chômage chez les hommes est estimé à 12.4% et à 23.5% chez les femmes.
Pour la population active ayant un diplôme, le nombre des diplômés chômeurs de l’enseignement supérieur, il est de l’ordre de 236.8 00 contre 240.1 00 au premier trimestre, représentant un taux de chômage de 30.5% contre 31%.
L'INS a dévoilé que le nombre de postes occupés a atteint 3414.600, soit une augmentation de 2.9 00 postes occupés par rapport au premier trimestre. Ces postes son répartis entre 2527.900 pour les hommes et 889.700 pour les femmes.
Le secteur des services se taille la part du lion des occupés avec 52,0%, suivi du secteur des industries manufacturières avec 18.5%, le secteur des industries non manufacturières avec 14.8% et le secteur de l’agriculture et de la pêche avec 14.5%.
L'inflation
La banque centrale de Tunisie a publié une analyse approfondie sur les évolution monétaires et conjoncturelles et les perspectives à moyen terme. Dans cette analyse nous trouvons des chiffres très intéressants sur les indices liés aux prix et à l'inflation.
L'indicateur qui intéresse la plupart des économistes et des analystes qui est l'inflation a continué sa tendance haussière pour atteindre en juin 2016 3.9%.
Cette tendance haussière s'explique selon la banque centrale pour une évolution positive d'un ensemble d'indices de prix qui ont été détaillés dans le rapport publié.
Principalement, l’inflation globale a été tirée par une accélération de l’inflation des produits à
prix administrés (1,1% en juin contre 0,5% un mois auparavant) en relation avec l’ajustement
des tarifs de l’eau potable.
Quant à l’inflation des produits libres, elle a poursuivi sa tendance haussière entamée depuis le début de l’année, pour atteindre 4,7%.
Nous avons observé une accélération de l’inflation des produits alimentaires (3,7% contre 2,9%) notamment frais (4,4% contre 2,7%) et une évolution plus soutenue des prix des services (4,8% contre 4,6%) qui ont contrasté avec le ralentissement du rythme de progression des prix des produits manufacturés (3,1% contre 3,4%).
Toutefois, sur l’ensemble du premier semestre de l’année 2016, l’inflation s’est établie à seulement 3,5%, contre 5,5% pendant la même période de l’année 2015.
A noter aussi que par secteur d’activité, la contribution de l’inflation des produits alimentaires à l’inflation globale a connu une forte reprise pour accaparer 28,6%, au détriment de la contribution de l’inflation des produits manufacturés. Quant à l’inflation des services, elle s’est légèrement repliée, pour atteindre 41,8%, encore selon le rapport publié par la BCT.
La principale mesure de l’inflation sous-jacente, à savoir l’inflation «hors produits alimentaires frais et administrés» a poursuivi son ralentissement pour le troisième mois consécutif, pour atteindre 4,8% en juin, contre 5,1% le mois précédent.
L’investissement
D’après les statistiques publiées par le ministère de l’industrie, les investissements industriels déclarés ont enregistré une importante évolution de 21% au cours des cinq premiers mois 2016, atteignant 1429,6 Millions de Dinars.
Ce sont surtout les investissements déclarés dans les industries mécaniques et électriques qui ont enregistré un bond de 120%, à 351,1 MD, à la suite de la déclaration de l’extension d’une unité totalement exportatrice dans l’aéronautique d’une valeur de 67,6 MD et d’une seconde unité de fabrication des structures d’avions (35,6 MD), outre la création d’une fonderie totalement exportatrice (25 MD) et l’extension d’une unité de traitement des surfaces (14 MD).
De même, le secteur de l’industrie alimentaire a enregistré une progression de 51,1% des investissements déclarés pour une valeur de 555 MD, à la suite de l’enregistrement d’intentions d’investissements dans plusieurs projets dans les domaines de la conservation des tomates, la fabrication de boissons gazeuses, de pâtes alimentaires, de laits et dérivés etc…
Les investissements déclarés dans le secteur des industries chimiques se sont élevés à 117,6 MD (+4,7%), après la déclaration de la création d’une unité de production pharmaceutique (9,8 MD) et de l’extension d’une unité de production du gaz (7,7 MD).
Perspectives?
Quelques analyses du rapport de la banque mondiale donnent une idée sur les perspectives économiques de la Tunisie.
Ces perspectives économiques immédiates dépendent de l’impact persistant des atteintes à la sécurité et des tensions sociales qui ont marqué une grande partie de 2015 et le début de 2016.
Selon le rapport et dans un scénario favorable, la croissance économique devrait repartir à moyen terme. La croissance du PIB devrait se redresser légèrement à 1,8 % en 2016, avec la reprise de la production de phosphate.
Le double déficit devrait être de -8 % du PIB (compte courant) et -4.4 % du PIB (équilibre budgétaire).
Le rapport propose que avec le renforcement de la sécurité et l’amélioration de la situation régionale (notamment un début de normalisation en Libye), une plus grande stabilité sociale, et une augmentation modérée de la demande extérieure, la croissance économique devrait s’accélérer à 2,5 % en 2017 et à 3 % en 2018.
Cependant, les pressions budgétaires devraient continuer à croître, avec une augmentation des dépenses courantes exacerbée par la hausse annoncée des salaires à compter de 2016 et de nouveaux recrutements dans les forces de sécurité et de défense.
Finalement,le compte courant est susceptible de bénéficier de la reprise progressive des envois de fonds et de l’échange de services, et il fléchirait progressivement pour tendre vers 7,8-7,5 % du PIB en 2017-2018. Le service de la dette devrait atteindre 4 % du PIB par an sur la période 2016-2018.
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Sources:
Institut National de Statistique
Banque Centrale de Tunisie
Banque Mondiale
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la Tunisie vivait une situation économique très difficile depuis une période de 5 ans, chaque fois qu’on croit toucher le fond, les choses empirent davantage.
Un dinar en chute libre, des exportations en recul et des investissements qui n'avancent plus : c'est le constat global établi depuis 2011.
Nous allons essayer dans cet article de détailler quelques chiffres clés afin de donner une image plus consistante et plus claire sur l’état des lieux de l'économie Tunisienne.
Le PIB
Quelques années avant la résolution du Jasmin, la croissance du PIB évoluait avec un taux qui se situait autour de 5% par an,
Ce taux étant positif, n'était pas suffisant pour pousser la création d'emploi et pour répartir des plans développements équitablement sur toutes les régions du pays.
Il y a quelques jours, l'institut national de statistique vient d'annoncer un taux de croissance de 1.4% pour le deuxième semestre de l'année 2016, 5 ans après le déclenchement de la révolution qui était un résultats du chômage, pauvreté, déséquilibre sociale et régional...etc
L'INS affirme dans son communiqué sur le taux de croissance qu'il s'agit d'une évolution positive par rapport au chiffre réalisé durant la même période de l'année 2015 qui était de l'ordre de 1.2%.
Avec l'état actuel de l'économie, ces chiffres ne sont pas suffisants pour assurer la création de l'emploi, l’amélioration du niveau de vie des Tunisiens, le développement des indicateurs économique de base et l'évolution de l'économie tunisienne vers un autre palier.
L'analyse publiée par la banque mondiale sur l'économie Tunisienne a mentionné que Les tensions sociales qui ont marqué la première moitié de 2015, ainsi que les effets combinés de trois attentats terroristes dramatiques, ont été les principaux moteurs de la performance économique de la Tunisie en 2015. La croissance du PIB n’a atteint que 0,8 % grâce à de bons résultats dans la production agricole (+9,2 %), en particulier la production d’olives, tandis que la plupart des autres secteurs de l’économie ont reculé ou stagné.
L'emploi
Nous nous référons aux déclaration de l'INS sur les taux de chômage et le nombre de population active récents.
Selon les résultats de l’Enquête nationale sur la population et l’emploi, durant le deuxième trimestre de l'année 2016, nous avons enregistré un taux de chômage de l'ordre de 12.2% du total de la population active (3.038.2 00), avec 629.600 chômeurs. Ainsi le taux de chômage s’établit à 15.6% contre 15.4% au premier trimestre, .
Le taux de chômage chez les hommes est estimé à 12.4% et à 23.5% chez les femmes.
Pour la population active ayant un diplôme, le nombre des diplômés chômeurs de l’enseignement supérieur, il est de l’ordre de 236.8 00 contre 240.1 00 au premier trimestre, représentant un taux de chômage de 30.5% contre 31%.
L'INS a dévoilé que le nombre de postes occupés a atteint 3414.600, soit une augmentation de 2.9 00 postes occupés par rapport au premier trimestre. Ces postes son répartis entre 2527.900 pour les hommes et 889.700 pour les femmes.
Le secteur des services se taille la part du lion des occupés avec 52,0%, suivi du secteur des industries manufacturières avec 18.5%, le secteur des industries non manufacturières avec 14.8% et le secteur de l’agriculture et de la pêche avec 14.5%.
L'inflation
La banque centrale de Tunisie a publié une analyse approfondie sur les évolution monétaires et conjoncturelles et les perspectives à moyen terme. Dans cette analyse nous trouvons des chiffres très intéressants sur les indices liés aux prix et à l'inflation.
L'indicateur qui intéresse la plupart des économistes et des analystes qui est l'inflation a continué sa tendance haussière pour atteindre en juin 2016 3.9%.
Cette tendance haussière s'explique selon la banque centrale pour une évolution positive d'un ensemble d'indices de prix qui ont été détaillés dans le rapport publié.
Principalement, l’inflation globale a été tirée par une accélération de l’inflation des produits à
prix administrés (1,1% en juin contre 0,5% un mois auparavant) en relation avec l’ajustement
des tarifs de l’eau potable.
Quant à l’inflation des produits libres, elle a poursuivi sa tendance haussière entamée depuis le début de l’année, pour atteindre 4,7%.
Nous avons observé une accélération de l’inflation des produits alimentaires (3,7% contre 2,9%) notamment frais (4,4% contre 2,7%) et une évolution plus soutenue des prix des services (4,8% contre 4,6%) qui ont contrasté avec le ralentissement du rythme de progression des prix des produits manufacturés (3,1% contre 3,4%).
Toutefois, sur l’ensemble du premier semestre de l’année 2016, l’inflation s’est établie à seulement 3,5%, contre 5,5% pendant la même période de l’année 2015.
A noter aussi que par secteur d’activité, la contribution de l’inflation des produits alimentaires à l’inflation globale a connu une forte reprise pour accaparer 28,6%, au détriment de la contribution de l’inflation des produits manufacturés. Quant à l’inflation des services, elle s’est légèrement repliée, pour atteindre 41,8%, encore selon le rapport publié par la BCT.
La principale mesure de l’inflation sous-jacente, à savoir l’inflation «hors produits alimentaires frais et administrés» a poursuivi son ralentissement pour le troisième mois consécutif, pour atteindre 4,8% en juin, contre 5,1% le mois précédent.
L’investissement
D’après les statistiques publiées par le ministère de l’industrie, les investissements industriels déclarés ont enregistré une importante évolution de 21% au cours des cinq premiers mois 2016, atteignant 1429,6 Millions de Dinars.
Ce sont surtout les investissements déclarés dans les industries mécaniques et électriques qui ont enregistré un bond de 120%, à 351,1 MD, à la suite de la déclaration de l’extension d’une unité totalement exportatrice dans l’aéronautique d’une valeur de 67,6 MD et d’une seconde unité de fabrication des structures d’avions (35,6 MD), outre la création d’une fonderie totalement exportatrice (25 MD) et l’extension d’une unité de traitement des surfaces (14 MD).
De même, le secteur de l’industrie alimentaire a enregistré une progression de 51,1% des investissements déclarés pour une valeur de 555 MD, à la suite de l’enregistrement d’intentions d’investissements dans plusieurs projets dans les domaines de la conservation des tomates, la fabrication de boissons gazeuses, de pâtes alimentaires, de laits et dérivés etc…
Les investissements déclarés dans le secteur des industries chimiques se sont élevés à 117,6 MD (+4,7%), après la déclaration de la création d’une unité de production pharmaceutique (9,8 MD) et de l’extension d’une unité de production du gaz (7,7 MD).
Perspectives?
Quelques analyses du rapport de la banque mondiale donnent une idée sur les perspectives économiques de la Tunisie.
Ces perspectives économiques immédiates dépendent de l’impact persistant des atteintes à la sécurité et des tensions sociales qui ont marqué une grande partie de 2015 et le début de 2016.
Selon le rapport et dans un scénario favorable, la croissance économique devrait repartir à moyen terme. La croissance du PIB devrait se redresser légèrement à 1,8 % en 2016, avec la reprise de la production de phosphate.
Le double déficit devrait être de -8 % du PIB (compte courant) et -4.4 % du PIB (équilibre budgétaire).
Le rapport propose que avec le renforcement de la sécurité et l’amélioration de la situation régionale (notamment un début de normalisation en Libye), une plus grande stabilité sociale, et une augmentation modérée de la demande extérieure, la croissance économique devrait s’accélérer à 2,5 % en 2017 et à 3 % en 2018.
Cependant, les pressions budgétaires devraient continuer à croître, avec une augmentation des dépenses courantes exacerbée par la hausse annoncée des salaires à compter de 2016 et de nouveaux recrutements dans les forces de sécurité et de défense.
Finalement,le compte courant est susceptible de bénéficier de la reprise progressive des envois de fonds et de l’échange de services, et il fléchirait progressivement pour tendre vers 7,8-7,5 % du PIB en 2017-2018. Le service de la dette devrait atteindre 4 % du PIB par an sur la période 2016-2018.
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Sources:
Institut National de Statistique
Banque Centrale de Tunisie
Banque Mondiale
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